Du temps et du timur…
Après des semaines passées à sillonner l’Inde pour visiter des fermes, je prends la route en direction du Népal espérant y dénicher une baie de timur exceptionnelle.
Arrivé au petit village de Kapurkot, je pose mon sac et tente d’échanger avec les anciens assis au café. Si en Inde, un seul échange de regards peut amorcer une conversation à bâtons rompus, je vis dans ce village un grand moment de solitude. Non seulement personne ne m’adresse la parole mais quand j’essaie d’entamer une discussion, les habitants se détournent.
Je décide donc d’utiliser la seule arme à ma disposition : le temps. Je me rends donc tous les jours dans ce café mais les villageois regroupés entre eux continuent de m’ignorer avec insistance. Le 3ème jour, ils me jettent quelques regards furtifs et je sens qu’on parle de moi. Le 5ème jour, un des clients du café m’aborde et, dans un anglais timide, me demande ce que je fais ici. Gagné !
Avec mon plus beau sourire, je lui réponds que je cherche du timur. Son visage s’éclaire. Son cousin, justement en cultive un peu, son jardin regorge aussi de variétés d’agrumes, d’aromates étonnants et parfumés. On me présente aux voisins, puis à un membre de la famille qui travaille dans la branche locale du ministère de l’agriculture. Ce dernier décide de me présenter les cueilleurs de la région. Un rendez-vous est fixé au lendemain, 7h30. Peu avant 11h, il arrive sur sa moto artisanale et nous décollons visiter cueilleurs et producteurs. Je trouve enfin ce que j’étais venu chercher !
