Après un an immobilisés pour cause de virus, nous voilà Cyril et moi (Roï) de nouveau sur les routes. Pouvoir se déplacer est une joie immense qu’on partage tous, non ?
Ma première rencontre avec Pietro, notre producteur d’eau de fleur d’oranger, remonte à deux ans et à cette époque il possédait 280 bigaradiers fournissant entre 2 à 10kg de fleurs par arbre.
Depuis, il a planté 300 arbres sur d’autres parcelles à quelques kilomètres de la ferme familiale, pratiquant la culture en terrasse, avec une vue imprenable sur la mer. Malheureusement, un des terrains a été ravagé par les sangliers et les 120 jeunes arbres restant produisent peu pour le moment car ils n’ont que 4-5 ans. Cela augmentera avec les années.
Pietro travaille toujours comme pompier et sa femme est infirmière à l’hôpital. Autant dire que l’année a été difficile. Il réussit pourtant à tirer un peu plus de bénéfice de ces orangeraies et espère pouvoir en vivre tout à fait d’ici quelques années.
Durant le mois de mai, toutes les fleurs sont cueillies et transformées en eau florale. Pietro est de toutes les cueillettes, tout comme ses parents et quelques personnes du village. Malheureusement, sa grand-mère les a quittés au grand âge de 98 ans et cette récolte est la première à se faire sans elle… Il ne fait aucun doute que sa bienveillance et sa tranquillité continuent d’imprégner ce lieu magique.
Cyril et moi avons loué une petite voiture pour le séjour et pour nous rendre au hameau, nous empruntons un chemin étroit et pentu. À peine le premier kilomètre parcouru, nous commençons à sentir les fabuleux effluves des fleurs. Cela ne m’a pas étonné d’apprendre qu’autrefois les marins pouvaient sentir les fleurs d’oranger en mer lorsqu’ils longeaient la côte ! À l’époque il y avait des centaines de producteurs.
Nous retrouvons l’équipe dans le verger. Le petit groupe de cueilleurs recouvre toutes les générations (de 25 à 70 ans) et tous discutent de tout de rien, se charrient, se moquent, rient et ragotent sans interruption.
Je suis en train de cueillir près d’un groupe et une ancienne du village tente de transmettre des mots en dialecte local à quelques jeunes quand l’un d’entre eux lui demande si elle est née au village. Vexée, elle répond que oui, bien sûr elle y est née, tout comme ses parents, grands-parents, etc. Puis elle se met à parler d’une autre famille du village arguant qu’eux en revanche étaient de nouveaux arrivants puisque cela ne faisait même pas 100 ans qu’ils vivaient au village. Toute une histoire…
Pause pique-nique et partage de plats maison. Comment ne pas être aux anges…
Vers 15h, tout le monde arrête la cueillette et nous prenons la direction de l’atelier pour l’extraction des fleurs de la veille. Les fleurs cueillies reposent entre 12 et 24h pour laisser le temps aux petits insectes de s’en aller. S’il y a deux ans, elles restaient à l’air libre sous l’auvent, elles séjournent désormais dans l’ancienne salle de production du vin (qui était imbuvable de toute façon 😉). L’extraction se fait par petits lots de 50 litres et prend environ 6h car il faut compter le temps de refroidissement de l’alambic. Pietro a donc lancé une première extraction à 15h et la seconde de la journée à 23h !
Cette longue et belle journée est la seule que nous ayons pu passer dans les vergers parce qu’il ne pleuvait pas ce jour-là. Le temps gris et maussade que subit la Ligurie depuis quelques mois a été un gros sujet d’inquiétude car les arbres ont fleuri tardivement mais la récolte est finalement très bonne !
Durant notre séjour, Pietro nous a fait découvrir une recette très simple que l’on vous partage : un expresso bien serré (à l’italienne) avec une petite cuillérée d’eau de fleur d’oranger. Cela a fait ressortir des notes de chocolat intense incroyables.
Une demande pour l’eau de fleur d’oranger toujours plus forte
Il y a deux ans, nous avons pris 25 litres que nous espérions vendre aux restaurateurs et sur notre site, l’année dernière nous avons acheté à Pietro 100 litres et devant votre engouement, nous avons décidé cette année de lui passer une commande de 200 litres. Pietro produit aujourd’hui 750 litres et il est évident qu’on ne peut ni ne doit être son seul client. Cette eau florale connaîtra donc probablement des ruptures, comme cette année… jusqu’à la récolte suivante ! C’est un choix que nous assumons car cela nous permet de vous proposer la meilleure des qualités, accompagnée de la plus belle éthique !