À la rencontre des producteurs…
en Indonésie

Certains voyages dépaysent plus que d’autres… Moi, c’est en Indonésie que j’ai perdu tous mes repères. Imaginez-vous à l’arrière d’un scooter – ayant vécu ses meilleurs jours à la génération précédente –  agrippé à un jeune homme, épais comme une crevette, faisant du hors piste en pleine jungle, et fonçant sans ciller entre les branchages et les lianes… assez longtemps pour que je commence à sérieusement douter de ses capacités de capitaine. Le bruit du scooter arrivant à peine à recouvrir les chants d’oiseaux aussi beaux que variés… puis enfin, devant vous, une ferme isolée, entourée d’une nature sauvage et animée… Une ferme produisant une fabuleuse noix de muscade  ! Me voilà aux anges…

Ou encore s’échiner à éviter les attrape-touristes et hôtels 5 étoiles de l’île de Bali et finalement tomber, au détour d’un garage, sur un homme faisant d’incessants allers retours avec, sur ses épaules, un porte-seaux remplis de dizaines de litres d’eau de mer qu’il verse dans des troncs de cocotiers afin d’en extraire la fleur de sel.

Regroupant 12 000 îles, sur une étendue de plus de 5 000 km des deux côtés de la ligne équatoriale, l’Indonésie est clairement immense. On aurait pu penser qu’elle garde une relative unité culturelle, agricole, gastronomique et architecturale, mais non, chaque île et même chaque région de chaque île, possède des caractéristiques bien différentes les unes des autres.

J’ai eu de la chance de passer 2 semaines entouré de personnes patientes et passionnées, qui ont pris le temps de me montrer leur façon de travailler. Des personnes qui sont fières de leur métier et qui ont partagé avec moi les fous rire autant que les difficultés du quotidien.

On a souvent en tête l’image du paysan pauvre, qui souffre tous les jours dans le but de se payer de quoi se nourrir une journée de plus. Or, en Indonésie, les producteurs d’épices biologiques vivent la belle vie ! Un producteur faisant un travail de qualité, gagne entre 400$ et 600$ par mois. De quoi se nourrir très correctement, posséder une belle petite maison et envoyer ses enfants à la fac. Génial, non ?

Et puis, j’ai été médusé par leur manière de cultiver les épices – contraire à toutes mes croyances. Imaginez-vous qu’ils font pousser le poivre dans les vallées et la cannelle cassia dans les montagnes, les vanilliers sur des coteaux quasi-verticaux et alternent dans un même champ gingembre rouge et basilic. 

Il me reste, fort heureusement, beaucoup de choses à apprendre ! Je les partagerai avec vous, promis !